FEFFS 2017 – Jour 7 : intelligence artificielle en carton

Vendredi 22 Septembre 

Retour au Shadok pour explorer les quelques jeux indépendants en compétition. Au milieu de la dizaine de jeux vidéos présentés en compétition, trois ont su proposer quelque chose de suffisamment mémorable pour retenir l’attention.

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D’abord We All End Up Alone, jeu narratif qui met le joueur dans le quotidien d’un homme à qui l’on vient tout juste d’annoncer un cancer. Son titre est révélateur de la tristesse qui se dégage du jeu, où l’on doit simplement lutter pour être heureux tout en souffrant le moins possible de la fatigue. Même si le jeu n’est pas d’une qualité extraordinaire, son concept reste quand à lui mémorable. Une curiosité.

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Le second s’intitule Pato Box, qui nous glisse dans la peau d’un homme-canard impliqué dans une curieuse affaire de boxe. Les graphismes, mélange de films noirs et de bande-dessinée sont réussis et rendent le jeu, plutôt narratif, très prenant. Un de mes coups de coeur.

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Celui qui peut-être sort véritablement de cette sélection s’appelle Depictura. Une étrangeté dans le monde du jeu vidéo, dont l’univers est  inspiré de la peinture cubiste. Sorte de puzzle, le jeu joue avec les perspectives et exige une vrai réflexion de la part du joueur afin de le résoudre. Le jeu est plutôt inventif, même si loin d’être parfait.

De retour dans les salles obscures avec la découverte de Ghost In The Shell sur grand écran.

[Rétrospective Human 2.0] Ghost In The Shell – Mamoru Oshii

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Le cyborg Motoku traque un hacker dans un monde peuplé de cyberhumains d’une étourdissante diversité – humains améliorés, cyber-cerveaux naviguant sur réseau, etc. Précurseur dans l’utilisation de techniques d’animation numérique et fascinant par son esthétique,

Difficile d’avoir réellement quelque chose de neuf à dire sur ce monument d’animation. Le film est vaste, et peut-être impossible à comprendre dans totalité, et encore moins dès le premier visionnage. L’histoire est véritable complexe, et aborde de nombreuses questions quasi existentielles sur l’intelligence artificielle, et même d’une manière plus générale, sur l’existence humaine. Qu’est ce que le ghost, cette chose qui anime Motoku. Autant de questionnement autour de l’intelligence artificielle et le transhumanismes qui restent sans réponse.  Ce ne serait pas lui faire honneur que d’en parler d’une manière si vague. Ghost In The Shell est un film qu’il faut voir, et oublier au passage son remake qui, aussi joli soit-il, est d’un vide absolu. Une référence absolue.

[Compétition officielle ] Dave Made A Maze – Bill Watterson

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Dave fabrique une maison en carton dans son salon : lorsqu’il y pénètre, elle se transforme en un labyrinthe volatile et insondable. Ses amis tentent de l’en sortir, mais il rechigne à le quitter, malgré les chausse-trappes et le Minotaure enragé qu’il renferme. Dave s’est attaché à sa création meurtrière.

Le cinéma est parfois théâtre de véritables miracles. Dave Made A Maze est un film fabuleux. Fabriqué tout en carton avec un budget vraiment limité, le résultat n’en est qu’époustouflant. Le film parvient à créer un univers unique, curieux mélange d’un Jumanji, de stop-motion et d’un Michel Gondry. Étrange, délirant et d’une créativité visuelle sans limite, Dave Made a Maze redonne foi au cinéma, fabriqué avec un rien et capable de nous raconter des histoires folles. Le film regorge d’idées visuelles, du stop-motion à un trompe l’oeil hallucinant. Sous son humour parfois absurde, le film cache un sous-texte beaucoup plus pessimiste sur la relation de l’artiste à sa création, et de cette relation quasiment obsessionnelle et destructrice avec son oeuvre. Un film unique, qui sous sa fantaisie possède une âme, un coeur sincère qui le rend véritablement attachant et touchant. Une merveille pour laquelle je prie pour une sortie française en salles.

Et puis un film, c’est aussi son auteur et son public. Il existe parfois des moments qui transcendent tout. Où l’on se retrouve attablé à une table, avec Bill Watterson, entouré de parfaits inconnus à parler de cinéma autour d’une bière. Il y’a des moments qui semblent impossibles, alors même qu’ils sont bien réels. Alors on se sent privilégiés, pour une soirée qui a changé une vie. Parce que c’est trop rare, parce que c’est trop précieux. Tous ces débats futiles sur la cinéphilie n’avait soudain plus de sens. On se retrouvait au beau milieu de la nuit entre inconnus, animés par la même passion et par le même amour d’un cinéma, aussi divers, aussi invraisemblable qui soit. On était tous heureux, et c’était tout ce qui importait. Car cette nuit existera pour toujours, dans les récits hallucinés de chacun. 1h30 du matin, à errer dans les rues désertes, à rire un peu fort en quête d’un karaoké.

 

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