Ultra Rêve

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Ultra Rêve se compose de trois courts-métrages, trois songes du corps, de l’amour et du temps perdu. Trois cinéastes qui livrent leurs visions. Caroline Poggi et Jonathan Vinel. Yann Gonzalez. Bertrand Mandico.

D’abord une réalité, un peu froide, un peu brumeuse. Des adolescents aux visages d’adultes errent silencieusement dans des terrains vagues et abandonnés. C’est la fin d’un temps qu’on ne connaît pas. Fin de l’innocence, fin d’un monde. La tristesse grisâtre d’une nouvelle ère, inconnue et effrayante. Illuminée pourtant par le vague espoir. Là-bas à la lisière de la forêt, le soleil renaît. A travers tes yeux doux, ta peau qu’on rêve encore d’effleurer. C’est devenir fou que de te voir, car tu illumines le chaos, et je ne veux pas revenir dans les ténèbres. Sans toi le monde se meurt, et tu ne le sais pas. J’aimerais que tu le saches. Ta voix enchante les choses et tu vas disparaître, loin. Rien n’est plus triste que les adieux d’adolescents, qui pensent encore avoir le temps, persuadés qu’ils ne s’oublieront jamais. Que les promesses auxquelles on croit tant et qui se font dévorer par les secondes. After School Night Fight. Rendre les douleurs belles, les chanter pour illuminer les profondes blessures de l’esprit. Et vivre avec la peur du regret. De ne jamais avouer un amour infini. Et décider d’affronter la vie et être –

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Les visages nus aux yeux incandescents se dévorent paisiblement. Le moindre souffle semble les déranger, on se tait et ose à peine admirer, de peur de briser la paix. Les mains se mélangent dans une chevelure de bronze, sur les nuques chaudes et les seins argentés. Le temps n’existe pas, et n’existera plus jamais. Jusqu’au monstre terrifiant, amant dangereux. Les corps s’emmêlent, rugueux, et s’abandonnent dans les Iles du plaisir. Une géographie inconnue d’un monde archaïque qu’on veut interdire car source de jouissance absolue. La beauté n’existe plus et résident dans ce moment d’extase intense que rien ne peut plus interdire. Les limites du monde s’arrêtent. Les esprits libres dans du velours que rien n’arrête pas même les monstres qui ont le droit de s’aimer et de s’abandonner aux terreurs du monde pour trouver une sérénité oubliée. Eros et Thanatos jouissent l’un de l’autre, comme si tout avait à nouveau un sens. Rien ne peut égaler le spectacle céleste des corps qui s’adorent. Chacun peut aimer et être aimé. Ne m’oublie pas et continue de me désirer car j’ai peur que tu t’évapores dans mes souvenirs, la présence de ta chair me ramène à la réalité brûlante à la souffrance de ton doux passage à l’étrangeté physique ne laisse pas une miette de notre plaisir à ces chiens qui nous observent et qui bavent de regret animés par des pulsions jalouses de ne pas te posséder et pleurent des larmes chaudes car j’aimerais que tu m’appartiennes pour toujours car je t’aime alors baise moi

Rien n’est plus excitant que l’amour pur et absolu que cette transe dans la nuit étoilée où le corps se cambre dans la solitude de son désir car toi seul peut t’aimer aussi purement et absolument de l’abandon de soi à la nuit et aux mots d’amour murmurés aux creux de l’oreille.

Mais rien ne te remplace dans le velours devenu froid où je pleure seule dans la nuit mais dont le corps brille de larmes, car c’est un manque terrible de te voir aimer quelqu’un d’autre, alors je pleure seule pendant que tu m’oublies car c’est un manque terrible de ne plus te sentir et de n’être plus désirée et de n’avoir plus ma tristesse se nourrit de tes fantasmes le droit d’atteindre la sérénité je me sens abandonnée du bonheur et je souffre de voir le monde s’aimer je me sens abandonnée de toi alors que tu je t’aime m’a oubliée à tout jamais.

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Apocalypse funèbre sur une planète enchantée par le film de tes souvenirs où le désir se confond avec l’excentricité des corps. J’ai peur de vieillir et de voir mon corps putride perdre de son antique splendeur et devenir un corps monstrueux et vulgaire et immonde qui effraie. De n’être plus une chair pulpeuse et humide, mais un monstre d’argile qu’on veut voir mourir. Des yeux immaculés d’un bleu profond. J’ai peur de voir nos baisers s’éteindre, de ne plus sentir tes lèvres étoilées des corps charnels et sexuels de tes seins nus pendant que le grand singe aux yeux enflammés voit tout même mort et te force à montrer le chaos des sens. Les paillettes subliment un liquide vert de mort et d’amour, de tes larmes mélangés à ton sang car les corps sont beaux même mutilés car on veut tromper la mort et que penser que tout s’arrêtera est une douleur écrasante. Une caresse qui fait mal un désir torturé interdit et inavouable. Les corps féminins sont des divinités dansantes, des déesses de chair toute puissante, belles sauvages et sexuelles dans un monde extraterrestre. Le monde des hommes est triste et lugubre et sinistre où les créatures monstrueuses et violentes couvrent leurs corps dégoûtants pour faire le mal parce qu’ils ne comprennent rien à l’amour et au désir qu’ils érigent leurs sordides organes alors qu’ils ne sont que vulgaires. Un monde de sens qui détruit la raison pour n’être qu’une émotion une transcendance de l’âme pour être déesse. Car je te filme pour garder en mémoire ton désir et capturer ta beauté pour l’éternité froide et le spectacle étrange de ton abandon à toi et aux autres. Le cauchemar sublime de tes fantasmes grotesques. Ultra pulpe creusée jusqu’au fond de tes entrailles.

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Spectacle fantasmagorique à celui qui sait s’abandonner à l’émerveillement des émotions, pour savoir à nouveau retomber amoureux. Un plaisir des sens qui transcende le temps et la raison et qui irradie le corps d’un sentiment encore inconnue, celle-là même des rêves d’amant transit où la réalité s’oublie à elle-même, d’une douce infinie. La lumière aveuglante de l’humanité nous tire des songes bizarres pour nous brusquer violemment, avec la même nostalgie et tristesse qui nous envahit quand on abandonne son amour sur le quai d’une gare glacée en plein milieu de l’été.

2 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. AMBROISIE dit :

    Ce texte est magnifique et à sa lecture je me suis dis que tu étais une merveilleuse critique. Tu ne donnes aucun détail du film mais tout semble beau, épuré, plein d’image que je ne tarderai pas à le visionner.

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  2. princecranoir dit :

    J’ai avalé ces mots comme s’ils coulaient d’un nectar que les images absentes auraient glissé dans ta plume. Jusqu’à plus soif ! 🙂

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